Cinquante ans, c’est la durée de cette
correspondance amoureuse qui a commencé en 1958 et se poursuit sous le signe de
« l’axiome », lien indéfectible entre amour et écriture, le lit et la page,
surfaces lisses et blanches où déposer la passion et les mots. On assiste à
deux œuvres en train de se faire, reliées par un canal souterrain. Ce n’est
qu’en 2000, au cours de l’émission Bouillon de Culture où Bernard
Pivot a invité Dominique Rolin et Philippe Sollers, que leur amour, clandestin
jusqu’alors, est révélé au grand jour.
La vie suit son cours.
On n’entend plus que le crissement de la plume sur le papier. Tout le reste,
famille et mondanités, est devenu sans objet. Mais Dominique Rolin a beau se
remettre à l’ouvrage chaque jour, insensiblement, elle y renonce. Il n’y a plus
que les lettres, dont l’écriture quotidienne se fait vacillante, jusqu’au 25
avril 2008 où elle écrit ces derniers mots : « Moi aussi je ne pense qu’à
toi. Et je continue à respirer comme la plus belle femme du monde. »
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