Le revers de Mao
Regardez bien cette photo, datée de 1963, que je porte toujours sur moi, sauf, évidemment, quand je suis en Russie, en Ukraine, ou à New York. Je ne la montre parfois qu’à quelques amis qui, comme moi, savent un peu jouer au ping-pong.
1963, tout le monde veut l’oublier, c’est la rupture définitive entre L’ex-Union soviétique et la Chine. Staline qui, au premier coup d’œil, avait reconnu dans ce Chinois quelque chose d’inquiétant, est mort.
Mort ? Pas du tout. Le camarade Poutine, shooté au gaz, est de plus en plus en position de force, comme chacun peut s’en apercevoir, dans la logique interne du KGB, et de ce qu’auront été le socialisme et le communisme dans le monde. Le socialisme ? Au point où nous en sommes en France, on dirait que son agonie est interminable, comme Marine Le Pen le sait déjà, grâce à Valérie Trierweiler, en allant crier partout son admiration pour son ami Poutine. Comme chacun sait, une statue de Jeanne d’Arc trône devant son bureau.
Revenons au ping-pong. J’ai joué, autrefois, des parties épuisantes de ping-pong à Pékin, avec des lycéens très supérieurs à moi, qui, courtoisie oblige, grâce à De Gaulle et sa reconnaissance de la Chine en 1964, me laissaient gagner. C’était très humiliant. Mais j’ai surmonté cette épreuve.
La diplomatie du ping-pong est ici brillamment illustrée, comme une déclaration politique, par ce grand criminel souple, qui, je dois l’avouer, m’émeut encore. Il en est maintenant à envahir Internet, grâce au géant « Alibaba » (ça ne s'invente pas).
Vive l’infini ping-pong maoïste !
PHILIPPE SOLLERS
Venise, dimanche 7 septembre 2014, 19h