Le secret de Rodin
Mes dessins sont un peu français
du dix-huitième siècle mais toujours avec un fond de formes qui touchent au
grec.
Rodin, lettre à Rilke, 1907
La figure que j’ai commencée est
un peu bacchante et tient un vase (petit) dans une des mains. C’est le
mouvement d’ivresse d’une sainte Thérèse aussi, mais nue.
C’est une chose admirable d’ivresse.
Rodin, lettre à Mme X.
Maintenant j’ai fait une
collection de dieux mutilés… Ce sont des morceaux de Neptune, de femmes
déesses.
Et tout ceci n’est pas mort, ils
sont animés, et je les anime encore plus, je les complète facilement, en
vision, et ce sont mes amis de la dernière heure, tous de la belle époque
grecque, car ils viennent de la Grèce.
Rodin, lettre à Hélène de Nostitz, 1905
On en parlait, on savait qu'ils
étaient là, quelque part, on en avait vu certains ici ou là, mais il était
difficile d’imaginer qu’ils étaient groupés en masse offensive, harmonique,
formant une percée sans équivalent dans la représentation des corps.
Les voici donc, ces dessins, et je
crois qu'il faut les imaginer comme le vrai
jour des sculptures répandues un peu partout dans la nuit, comme la vraie
lumière d’une chambre noire révélant la signification des bronzes et des plâtres
tordus dans les musées, les jardins, les rues. À quoi pense Le Penseur ? À ça. Que contemple,
enfermé en lui- même et rejeté en arrière, le Balzac ? Ça. Sur quoi ouvre la
Porte de l’Enfer? Sur ça. À quoi rêve Hugo sans pouvoir le dire ? À ça. D’où sortent tant de bustes, de mains, de jambes
et de gestes, de visages tendus, de couples musculeux, de demi-dieux ou de
déesses emportées ? De ça. De ces femmes uniques, au pluriel nu, en situation
extrême. Découvrant en mouvement leur sexe, le désignant et le profilant,
l’imposant de face, Méduse enfin affrontée et vaincue par au moins un
explorateur ou criminel de fond, encore un Français comme par hasard,
concentré, obstiné, au milieu de la régression générale, atelier réservé,
convenances dehors, en pleine action dedans, on ne pourra évidemment montrer le
résultat que beaucoup plus tard.
Le cœur de la question.
Courbet, Delacroix, Manet, Rodin,
Picasso, Matisse? Bien sûr, bien sûr. Et beaucoup de choses s'éclairent. Et il
devient aisé de s’y retrouver, par exemple dans l’affaire Claudel, héroïque
Camille confrontée à ce déchaînement sans faiblesse. La clé de la troisième
dimension phallique, ce sont donc ces femmes
(uniquement des femmes) en deux dimensions et demie, ouvertes. Femmes entre
elles, même s'il n’y en a qu’une. Le corps de Rodin, sa signature, sa
confidence autobiographique, son identité, c’est ce qui vient en plus, invisible, à distance, par
rapport à ces bacchanales de papier. Si vous vous situez exactement face à ces
feuilles lubriques, vous êtes Rodin.
Pas facile.
La grande stratégie serait la
suivante : on va pétrifier tout le dehors saisi dans son mouvement. Et
puis on va glisser, là, le privé, le dedans, comme une chair vivante, avec sa
cible directe.
Sculpture et dessin, donc : pas de
peinture qui serait un compromis. Les deux bouts de la chaîne poussée à bout.
Les pôles. Le réel touché à son comble, vous mettant en compétition avec la
physique même du Créateur.
Avec l’hôtel Salé-Picasso, l'hôtel
Biron-Rodin fait définitivement de Paris la ville mystère. Sade, Baudelaire et
Proust approuvent cette construction. Vous qui entrez dans Paris, perdez toute
espérance d'en apprendre davantage ailleurs. C'est ici, et ici seulement, qu'on
étudie de près la Luxure. Laissez-vous enfermer dans le Musée la nuit. La tour
Eiffel et les Invalides vont vous chuchoter dans l’ombre des tas de bruits
vénéneux et crus. Le Serpent est là. Le Paradis perdu, on va vous expliquer
pourquoi il peut être retrouvé à l’envers. Dante ? Milton ? Il suffit pour les
radiographier de prendre la matière en main, sans dérobade. Rodin se dévoue. Il
a vu.
Ne pas oublier CONTRE quoi tout
cela se fait : l’ambiance, le journalisme, la folie puritaine, le
refoulement toujours stable sous ses déguisements temporels, reine Victoria,
modern style, 1900 décoratif, politique ou publicité d’aujourd’hui. Et POUR
quoi : garder l’objectif en vue, dans un océan de mensonge. Ces incisions
positives sont là pour dégager la très précieuse substance interdite, l’hormone
auto-érotique qui donne droit à la consommation immédiate de l’ensemble des
femmes possibles valant pour tous les autres corps dressés, modelés, fondus. Le
vieux Rodin? Le vieux Picasso ? Le vieux Matisse ? Les voici en train de casser
la loi des lois, le préjugé biologique. Ils n’ont jamais été plus jeunes, ou
plutôt : la jeunesse satyrique ne s'obtient que par cette délégation d’une
énergie enfouie, sans âge, au crayon, au pinceau. On ne devient pas un dieu
comme ça. La « jeunesse », le plus souvent fade, inhibée, n’est que l’ombre de
la divinité jouable. Quand Rodin délivre Iris,
messagère des dieux, il ne va pas la chercher ailleurs que sur son divan
opératoire. « Un dieu, dit Épicure, est un animal indestructible et heureux. »
Rodin, comme après lui Picasso et Matisse, sait pourquoi et comment il est
devenu très tard un animal indestructible et heureux.
Quand on pense à la réputation
légendaire du Torse de Courbet,
tableau brûlant pour collectionneurs, on est stupéfait de découvrir ici que la
répétition peut avoir lieu, que le mythe de « l’origine du monde » (l’origyne
de l’un des aspects du monde) est une question d’habitude, bref que toute la
mythologie peut être saisie dans son creuset dérobé :
Mon crime, c’est d’avoir, gai de vaincre ces peurs
Traîtresses,
divisé la touffe échevelée
De
baisers que les dieux gardaient si bien mêlée...
J’imagine que Mallarmé parle ici
de l’après-midi d’un faune appelé Auguste Rodin. N’espérons pas que ce message,
pourtant évident, sera jamais déchiffré par Sartre. Le protestantisme féministe
peut prendre ici, a contrario, son
envol. Ne comptons pas non plus sur le temps pour éclairer ces ébats. Le temps,
c’est toujours un rêve androgynal, un calcul sur la réconciliation sexuelle, la
recherche du temps perdu est occupée par cette énigme. Que faisait donc
Albertine avec ses amies? Ça. Et, ici, plus de temps : l’aiguille
magnétique s’arrête. Âge d’or.
Je les ai donc toutes étalées là
devant moi, ultime récapitulation à plat. On n’a rien oublié ? Non, voici les coutures.
L’esprit des vases grecs se déploie. Cheveux, chemises, étoffes et poils,
crayon mêlé d’eau, délavage et pourriture virtuelle, esquisse de traits
enfouis. Nous sommes dans la traversée des âges. Les hommes changent, les
femmes, fondamentalement, jamais. C’est d’ailleurs pourquoi, sans doute, il
faut les changer sans cesse, les femmes, par l’habillage, la mode, les images,
pour oublier ce fond illicite et insoutenable. C’est aussi pourquoi, comme
Proust l’a si bien senti, l’homosexualité mâle n’est qu’un dialecte de
l’homosexualité femelle, il conviendrait d’user d’un autre mot, en réalité,
pour la roue narcissique qui tourne à travers ces ventres, ces cuisses, ces
reins.
Rodin, à la ligne, au ciseau, les
découpe. Il les couvre un peu de crayonnage animé, il les distingue bien de
l’espace, comme des apparitions ou des marionnettes. Elles sont en jeu. Les
voici dos à dos, mais aussi comme une bête à un dos, visage renversé, nuque, il
y a une continuité qui surgit, une va devenir deux, une est toujours plus ou
moins deux, les bras et les seins appartiennent à la même courbe. Les
branleuses, plus populaires, ont des mains venues d’ailleurs. La main qui
retrousse, celle qui entre, l’effacement du visage, le pied en plus, la rotule,
tout indique une crise qu’il faut saisir dans l’instant. Il y a un découpage dans le découpage, une fluidité qui
implique une jambe à l’intérieur de la jambe, et si l’une d’elles écarte
carrément les cuisses, c’est pour que la figure s’évase, que le bras devienne à
peine une mèche. Les choses sont plus dramatiques, n’est-ce pas, que chez
Fragonard. Il y a eu une révolution, sans doute. Les enlacements sont à la fois
beaucoup plus secoués, négatifs, et beaucoup plus anciens, néréides naines ou
géantes polluées à l’eau, à la rouille, bouches ouvertes, anges ou poupées
violées. Un œil éteint, parfois, surpris dans l’enfoncement du plaisir, dit
l’intensité de la scène. Cela se passe pourtant rue de Varenne, chaque jour, au
77.
Une bacchante, une courtisane, une
coquille, une araignée, une constellation, une Danaé - puis Satan, le Diable en
personne. Avec sa vibration et son fouet. Il y a un tremblement, un tressautement,
des étincelles, un courant de
possession furieux et pourtant serein. Assises, allongées, emboîtées, elles
tournent. Rodin, jupitérien sous forme d’une pluie d’ondes, les pénètre de
toutes parts, ces mortelles ou demi-mortelles, il se situe exactement à
l'intersection de leur jouissance et du trait. Il est donc à la fois présent et
absent de la séance, d’autant plus présent qu’il y est absent.
S’il fallait en choisir une, ce
serait le numéro 6187.
En regardant, j’écoute L’Enlèvement au sérail, de Mozart.
Il est debout, Rodin, ou à genoux,
ou allongé à côté d’elles. Il s’écarte, il les encourage, il revient. Quel
musicien ! Quel metteur en scène ! Elles lui montrent à lui ce quelles ne
montrent à personne. Leur vraie nature. Leur gratuité emballée. Il se penche.
Il les mélange. Il leur demande de se masturber, et sans faire semblant. De
faire l’amour entre elles. D’y aller franchement dans la désarticulation et la
convulsion. Il note leurs spasmes. On n’a jamais vu ça. Il ne faudra rien moins
qu’un pilier de Notre-Dame pour faire contrepoids. Ou alors des mégatonnes de
philosophie allemande. Il les exalte. Il les retourne. Il les noie. Il leur
fait des électrochocs. Néréides, nymphes, naïades ? Oui, oui, mais d’abord des
solides bourgeoises quotidiennes ou des filles du peuple, se pressant chez lui
et soudain habitées par la chose. C’est Dionysos à Paris, dans le septième
arrondissement, à la barbe des policiers du pouvoir. Il y a de tout :
jeunes filles hypocrites transformées en putains expertes, mères de famille
projetées les unes sur les autres, femmes du monde exhibant leur trivialité,
danseuses enfin employées, blanchisseuses changées en déesses. Elles vont chez
Rodin comme au bordel. Si ces dessins pouvaient parler ! Mais voici, ils
parlent. Gémissements, cris, chuchotements, obscénités, murmures... Je dis que
ces prises de vues sont sans précédent? On me répond Inde, tantrisme ? Mais
rien à voir. Rodin sait qu’il est en plein péché radieux. Qu’il montre une
vérité à jamais défendue, une fleur du mal. Le serpent est là, et il ne craint
pas, tranquillement, d'écrire lui-même, de sa belle graphie légère : le diable. Jeunes filles, mères de
famille, femmes du monde, danseuses, blanchisseuses, il faut les imaginer sortant de chez Rodin. Moi ? Comment ça ?
Une séance de pose ? Pour l’art ! Mais non, qu’est-ce que vous allez imaginer ?
Rien du tout... Elles rentrent chez elles. Elles dînent en ville. Elles
retrouvent leurs amies, leurs enfants, leurs maris. Leurs parents ne remarquent
pas leur air rouge. Aujourd’hui, on les verrait habillées par Saint-Laurent.
Elles auraient souvent leur photographie dans les magazines de mode. Certaines
sont des vedettes connues. D'autres, de simples secrétaires. Rodin est un
Barbe-Bleue, il a son boudoir expérimental. Il s’approfondit la vue, voyez-vous.
Michel-Ange aussi avait ses graffiti. Vieille tradition Pompéi. Mais, rue de
Varenne, c'est autrement subversif. Il s'agit de la torsion phallique en elle-même. Uniquement révélée par
cette gamme de femmes, après exposition de leur autofonctionnement cadré, de
leur sexe considéré comme pile nodale.
Tout cela ne serait rien,
évidemment, si l’effet n'était pas d’une prodigieuse beauté. Cette beauté, selon
moi, vient non seulement de la force et de l'intuition du dessin, non seulement
de l’audace du geste global, enveloppant et nerveux, mais aussi du fait qu’une
langue oubliée parle dans ces formes. Rodin et Les Fleurs du Mal. Les voici. Et comment ne pas entendre Femmes damnées devant ces poèmes
plastiques ? Comment ne pas les écouter comme autant de « pièces condamnées » ?
Censurées, elles le sont davantage que par un tribunal du dix-neuvième siècle.
La société est une grande famille, une soucieuse école et, de même qu’il existe
un ressentiment national contre Rodin (n’a-t-il pas abîmé Camille ? n'a-t-il
pas été trop bestial à travers ce jugement dernier que constitue la sculpture
pour des corps passagers ?), de même on se garde bien de comprendre ce que veut dire Baudelaire quand il parle de « filles
aux yeux creux ».
Lesbos,
où les baisers sont comme les cascades
Qui
se jettent sans peur dans les gouffres sans fonds,
Et
courant, sanglotant et gloussant par saccades,
Orageux
et secrets, fourmillants et profonds [...].
Les dessins de Rodin « orageux »
et « fourmillants » ? Il suffit d’oser les regarder appliqués à la réalité
même. Des baisers « chauds comme les soleils, frais comme les pastèques » ?
Voilà, n’est-ce pas, comme le disait drôlement Baudelaire, avec sa lucidité
habituelle, de quoi faire froncer l’œil du « vieux Platon ». Autrement dit, de
la République officielle et secrète. Laquelle doit éviter, le plus possible,
ces douteuses révélations :
L’âpre stérilité de votre jouissance
Altère
votre soif et roidit votre peau.
Ou encore :
Elle cherchait dans l’œil de sa pâle victime
Le
cantique muet que chante le plaisir.
Mais tout Baudelaire serait à
citer, à commencer par ce vers qui a l’air écrit de l’intérieur du sujet :
Sur ce teint fauve et brun le fard était superbe !
Torsion et couleur des syllabes...
Comme une bacchante en train de se caresser, de Rodin.
Qui est-il donc, ce Faune, pour
obliger les femmes à se désirer elles-mêmes ; à venir se dénuder, s'offrir, se
toucher, se contorsionner devant lui ? À jouir en sa présence enregistreuse et
double ? À se proposer dans tous leurs états ? À ne pas pouvoir dissimuler,
dirait-on, la crise permanente qui les ronge ? Il s’agit, bien entendu, d'un
sculpteur de génie, d’un as du modelage — d'un homme de mains —, mais encore ? Pourquoi les femmes, comme des
somnambules frénétiques, doivent-elles converger vers ce point ? Quel point ?
Car il n’est pas question, ici, de faire de Rodin, même si c’était le cas, un
homme à bonnes fortunes, un maniaque sexuel, appelant sur lui, presque
mécaniquement, ses ménades. En peinture, surtout avec Picasso, nous savons
jusqu’où la situation du peintre et de son modèle peut finalement aller : la
toile est crevée, le paysage ou l’atelier sens dessus dessous, le peintre et sa
femme nue s'étreignent dans l’acte du pinceau qui s’incarne. Avec Rodin, rien
de tel : il n’est pas là, on l’a dit, aucun homme n’est là ni ne sera là. Il
est exempté de jouer un rôle apparent dans la partition physiologique. Ce sont d’elles-mêmes qu’elles semblent, les
femmes, tirer leur aveu irrépressible. À quoi, à qui, ont-elles donc affaire ?
Que sentent-elles qui les déclenche avec une telle vérité concrète ? On se dit :
le docteur Freud, à la même époque, a dû en voir, et surtout en entendre, de
vertes et de pas mûres, sur son divan viennois. Freud qui, justement, comparait
sa méthode à la sculpture, via di levare,
selon la formule de Léonard de Vinci... Sur le divan parisien, parallèlement,
une autre expérience est en cours. Rodin n’est pas médecin : il peuple la
troisième dimension, il crée des corps palpables, il fait, comme son grand Balzac enceint, « concurrence à l’état
civil ». Il est « au-delà » de l’enveloppe féminine, ce qui revient peut-être
au même que de ne plus avoir d’âme, ou, si l’on préfère, de psychisme. Et il
peut alors contempler cette incroyable danse de houris, cette ronde hypnotique
de transes. Quand je disais qu’une langue oubliée parlait en lui, c’est en
pensant, par exemple, à celle-ci, plus proche de Rodin que celle d’Anatole
France ou d’André Gide (Claudel, lui, au moins, ressent mieux à travers sa sœur
l’étendue du danger) :
« Livre-toi, Juliette, livre-toi
sans crainte à l’impétuosité de tes goûts, à la savante irrégularité de tes
caprices, à la fougue ardente de tes désirs ; échauffe-toi de leurs
écarts, enivre-toi de tes plaisirs ; n’aie jamais qu’eux seuls pour guide
et pour lois ; que ta voluptueuse imagination varie nos désordres ;
ce n’est qu’en les multipliant que nous atteindrons le bonheur ; [...] Ne
vois-tu pas l’astre lui nous éclaire dessécher et vivifier tour à tour ? Imite-le
dans tes écarts, comme tu le peins dans tes beaux yeux. »
Pourquoi pas, en effet, La Coquille, numéro 5990, comme portrait
de la Juliette de Sade ? La jambe gauche, comme une agrafe triomphante, est la
même que dans le dessin 6187. Il faut imaginer ce qui se passe de l’une à
l'autre.
On trouve ceci dans les strophes
indiennes de Samkhya :
« Rien n’est plus pudique que la
Nature qui, s'étant dit : " J’ai été vue ", ne s’expose plus jamais
au regard de l'Esprit. »
Et encore :
« L’un (l’Esprit) se désintéresse
comme un spectateur (après le spectacle), l’autre (la Nature) se retire,
comprenant qu'elle a été vue (par lui). En dépit de leur contact, il n’y a plus
de motif à la création. »
Ces dessins m’évoquent la même
situation métaphysique. Leur liberté a quelque chose d’absolu.
Rodin meurt en 1917. À l’horizon
de ce qui se montre ici pour la première fois, il y a deux guerres mondiales et
des destructions inouïes. Le secret de Rodin, caché dans ses cartons, vaut pour
tout le passé et pour n’importe quel futur. Ce secret, c’est le nôtre.
PHILIPPE SOLLERS
La Guerre du Goût
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